Le Bâtiment du Futur Est à Portée de Main du Secteur Immobilier

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Le bâtiment du futur offre la possibilité de combiner les classes d’actifs d’une manière beaucoup plus avantageuse pour les locataires, à condition que les promoteurs et propriétaires sachent comment faire.

Tel est le message que veut faire passer Fay Chester, Directrice régionale du conseil en solutions internationales chez Yardi. En exploitant pleinement le potentiel technologique, les promoteurs et propriétaires immobiliers seront en mesure de mieux comprendre comment augmenter leurs revenus tout en répondant aux besoins locataires.

« L’immobilier est traditionnellement scindé en différentes classes d’actifs », déclare Fay Chester. « Le secteur a construit son modèle économique autour des différents flux de revenus tels que l’immobilier résidentiel, les bureaux ou les magasins. Mais aujourd’hui, ce n’est plus aussi simple. Désormais, nous pouvons voir que la meilleure option sera la combinaison d’actifs. »

Selon Fay Chester, la nécessité d’intégrer différents actifs au sein d’un même bâtiment est née des conséquences de la pandémie. La frontière entre vie professionnelle et personnelle s’estompe et le travail hybride fait que les consommateurs veulent avoir accès à leur lieu de travail, aux commerces mais aussi aux activités de loisirs de façon différente.

« Le concept d’usage mixte n’est pas nouveau, mais le bâtiment du futur en sera une extension », dit-elle. « On pourrait imaginer une combinaison de classes d’actifs auparavant bien distinctes, par exemple, une offre résidentielle locative à long ou court terme au-dessus de bureaux eux-mêmes au-dessus du magasin qui rend service à ces bureaux et aux résidents. »

Elle ajoute que la combinaison des actifs au sein des bâtiments constitue un moyen d’attirer les locataires. Toutefois, promoteurs et propriétaires ne sont pas tous disposés à proposer des classes d’actifs multiples. Une fois qu’ils auront compris quelle combinaison d’usages pourrait être la meilleure alternative pour un bâtiment, ils pourraient être confrontés à un difficile processus d’apprentissage. Par exemple, ne pas avoir connaissance des applications que les locataires de bureaux s’attendent à avoir à leur disposition. 

« Propriétaires et investisseurs doivent adopter une bonne stratégie technologique pour les accompagner », déclare-t-elle. « Ils n’ont sans doute pas utilisé certaines technologies avant car ils n’en avaient pas l’utilité — un exploitant de biens immobiliers résidentiels n’a pas besoin d’une application pour gérer un espace de travail flexible. Mais ils devront se servir des outils disponibles s’ils veulent fournir et créer les services que les gens attendent aujourd’hui. » La technologie est là pour créer des bâtiments répondant aux besoins des consommateurs, aujourd’hui beaucoup de promoteurs et de propriétaires hésitent encore à franchir le pas, selon Mme Chester. Pour nombre d’entre eux, la technologie n’est pas encore une priorité

Yardi a récemment mené une enquête en partenariat avec la European Public Real Estate Association afin d’évaluer l’utilisation des outils PropTech en Europe. Près de 50 % des personnes interrogées accordent aux solutions PropTech un niveau de priorité moins élevé que d’autres initiatives commerciales, tandis que 33 % hésitent à investir dans de nouvelles solutions compte tenu de leur faible maturité technologique.

Toutefois, d’après les résultats de l’enquête, le secteur estime que le recours à la technologie devrait au moins s’inscrire dans la stratégie d’entreprise. Près de 70 % des personnes interrogées considèrent que la technologie relève davantage de la sphère commerciale que des technologies de l’information. D’après 68,2 % des personnes interrogées, les investissements futurs serviront à prendre des décisions d’investissement plus pertinentes.

« Le secteur comprend la nécessité de la technologie, mais a du mal à l’adopter », constate Mme Chester. « Beaucoup l’envisagent, mais ne la considèrent pas comme une priorité. Les professionnels savent qu’un changement se prépare. Les besoins des investisseurs et des clients finiront par leur faire franchir le pas, puisque que c’est de là que viennent leurs revenus. »

Informer sur les outils disponibles constitue une manière d’augmenter l’adoption de la technologie dans le secteur immobilier, selon Mme Chester. Les personnes qui travaillent depuis un certain nombre d’années dans l’immobilier ne seront pas au fait des outils technologiques disponibles.

« Les trajectoires professionnelles sont ainsi faites que l’on devient soit géomètre, soit architecte, soit gestionnaire immobilier », déclare Mme Chester. « Nous devons repenser la formation dans le secteur immobilier. Il faut adapter les cursus pour que les gens apprennent comment créer les bâtiments du futur. Après tout, ce sont les individus de ces organisations qui feront évoluer nos villes. »

Cet article a été publié pour la première fois sur Bisnow.